La technologie électrochimique créée par David Crettenand pour teindre les jeans de manière écologique s’impose gentiment mais sûrement. Aujourd’hui, Sedo Engineering qui jouit d’une licence exclusive sur sa technologie pour l’industrie textile vend chaque mois une nouvelle machine.
Douze ans. Il lui aura fallu de la persévérance mais le succès pointe enfin le bout de son nez. David Crettenand qui a développé une technologie permettant de diminuer par dix l’impact environnemental pour teindre les toiles en denim, a de quoi se réjouir. Sa technologie se fait une place à l’international.
Aujourd’hui, huit machines sont installées en Asie, les principaux pays producteurs de denim étant la Chine, le Pakistan, le Bangladesh et l’Inde. Et Sedo Engineering qui jouit d’une licence exclusive sur sa technologie pour l’industrie textile vend chaque mois une nouvelle machine.
Un Marché Frileux
Vendue 1 million de francs, la machine commercialisée par Sedo Engineering permet de teindre 25 000 jeans par jour. Un gain écologique certain. Une avancée gigantesque pour tendre vers une production plus respectueuse de l’environnement et un investissement relativement modéré quand on sait qu’il suffit de deux ans à deux ans et demi pour rentabiliser une machine.
« Les producteurs sont convaincus que notre technologie intéressante économiquement et écologiquement. Mais les machines devaient encore prouver leur fiabilité dans un environnement industriel. »
La vague verte qui déferle sur le monde devrait suffire à convaincre les marques mais pour l’instant dur, dur «de secouer le coco » comme dirait la reine du shopping Cristina Cordula. « Pour le moment, ce sont des petites marques émergentes qui promeuvent leurs jeans en choisissant des toiles denim plus écologique, mais les leaders du marché, Lévis, Wrangler, etc., n’osent pas encore franchir le pas. »
On s’étonne qu’ils ne commencent pas par vendre une seule gamme estampillée Smart Indigo, nom du label déposé par Sedo Engineering. « C’est une possibilité mais les grandes firmes sont frileuses, elles craignent qu’un jean plus vert ne dévalorise le reste de leur production. »
Le Grand Défi
A ce jour, neuf personnes sont employées auprès de Sedo Engineering pour la réalisation de la machine et leur contrôle à distance, et deux à RedElec Technologie pour le développement du traitement des eaux usées industrielles, une autre application prometteuse de la technologie. « Nous espérons accélérer la cadence de production, mais en conservant les forces de travail en Valais et en y ancrant les compétences. »
Le prochain défi reste de trouver des investissements pour garantir cette croissance et répondre à la demande du marché. L’idéal pour David Crettenand serait que des investisseurs suisses s’engagent dans le capital de Sedo Engineering. »
Actuellement, près de deux milliards de paires de jeans sont vendues chaque année.
Article complet: Nouvelliste du 27 janvier 2020 par France Massy